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Tu ne médites pas, tu deviens juste une forêt
S’il te plaît, entre dans la forêt, laisse en plan toute représentation de ton environnement, recueille-toi dans le silence, où le gazouillis des oiseaux et le vent ne font que souligner la densité de la présence.
Tu te rendras vite compte que les arbres sont des moines qui méditent. Ils ne se soucient pas de savoir si c’est le jour ou la nuit, ils sont hors d’atteinte et pourtant profondément enracinés dans la terre brune et nourricière, enveloppés par le bruissement du vent, toujours concentrés sur l’harmonie.
Ils ne sont pas séparés, ils se tiennent juste la main, sous terre, soutenant silencieusement la fréquence de la Terre, malgré les actions humaines ignorantes et destructrices.
Ils ne peuvent pas s’enfuir, ils adaptent simplement leurs troncs pour continuer à combler le fossé entre le monde aérien lumineux et le ventre souterrain sombre, quelles que soient les circonstances. Pas de fausses excuses, ni d’apitoiement ou d’orgueil, ils sont tout simplement.
Je médite tous les jours, bien que j’évite toute routine, donc je fais à chaque fois une méditation différente. Parfois, je me contente de respirer et de me concentrer dessus, souvent je laisse les yeux ouverts et je me concentre sur tout ce que mes sens physiques reçoivent sans filtre, parfois je me concentre sur mes sens non physiques, les yeux fermés ou je visualise un portail et au-delà. C’est une façon de contourner la routine.
Parfois, je commence à m’identifier à l’arbre, à sentir mes racines sous terre, à sentir mon feuillage aspirer les rayons du soleil. Puis j’imagine que l’arbre est une forêt, qu’il diffuse sa conscience à travers les racines et le réseau de mycélium, à travers l’air et le souffle de la forêt. Il est bon de sentir que tu es une feuille dans un arbre et un arbre dans une forêt, de sentir que tu es bien plus qu’un corps physique. Le tout est en toi profondément enraciné au-delà de ta singularité.